Breteuil, gendarmerie, place de l’Abbaye (actuelle place du 8-Mai-1945) : vue d’ensemble, vers 1900 et avant 1908, carte postale photographique imprimée par Peltier à Breteuil.
Si l’existence d’une brigade de maréchaussée est attestée à Breteuil dès le début du XVIIIe siècle, la gendarmerie – qui a succédé à la maréchaussée après la Révolution – doit attendre 1881 pour être pourvue d’une caserne qui lui est strictement dédiée, grâce à l’initiative et au financement de « Madame veuve Tassart », propriétaire des anciens bâtiments de l’abbaye voisins. C’est à l’architecte amiénois Emile Ricquier (1846-1906), architecte du département de la Somme, connu, notamment, pour la construction du cirque municipal d’Amiens entre 1886 et 1889, que l’on doit la construction de cette caserne.
Établi place de l’Abbaye et à l’angle de la rue Tassart, entre l’ancien monastère et le château de la Butte, le bâtiment est conçu dans le style du premier XVIIe siècle français, en brique et harpages de pierre de taille (ces chaînages de pierre ne seront finalement pas réalisés). Dans le prolongement et à l’arrière du corps principal, se trouvent les dépendances, notamment le « violon », une écurie pour 6 chevaux et une sellerie destinée à l’équipement des gendarmes à cheval, un bûcher et un grand jardin. Les 5 logements sont répartis entre le rez-de-chaussée et le 1er étage.
Les bâtiments sont utilisés comme gendarmerie jusqu’en 1914, mais à l’issue de la guerre, ceux-ci ayant perdu leur affectation initiale, la Ville de Breteuil doit s’enquérir d’un nouveau site. Il faut attendre 1921 pour que soit construite, rue de Montdidier, les bâtiments encore utilisés aujourd’hui.